Un jour la lenteur s’impose. Que faire de ce temps disponible et immobile dans un périmètre de sécurité, dont nous ne savions pas avoir besoin?
J’écoute ce que me dit la nuit.
Elle met de l’ordre dans mes priorités d’hier.
Elle laisse affleurer les « à quoi bon » de mes 36000 questions.
Où déposer ces trésors, dont mon sac à dos s’est rempli à longueur de voyages?
Avec qui écouter le murmure des sources?
Celles qui chantent plus haut la nuit.
puissé-je à la rosée
petit à petit me laver
des poussières de ce monde
Bashô
Dans le jardin d’avril, l’inespéré revient au galop. Il s’installe comme si de rien n’était.
J’invite un voisin. Voit-il ce que je vois?
Tranquille, il me dit:
« N’oublie pas les poètes.
De très loin, ils nous ont prévenus »
Nous marchons en ce monde
sur le toit de l’enfer
en regardant les fleurs
Issa
Je choisis la page d’aujourd’hui et sélectionne ce qui suffit à ma faim. Quelques miettes dans la main de Magda, celles qui l’ont retenue de mourir.